254.2
Regard Sur Quelques Stratégies De Déconnexion Chez Des Infirmières Hyper-Débordées

Thursday, July 17, 2014: 3:45 PM
Room: Booth 43
Oral Presentation
Luc BONNEVILLE , Communication, Université d'Ottawa, Ottawa, ON, Canada
Sylvie GROSJEAN , Department of communication, University of Ottawa, Ottawa, ON, Canada
Les discours faisant état du fait que les TIC sont censés « libérer » le travailleur de toutes contraintes temporelles et spatiales sont largement répandus.  Pourtant, de nombreux travaux scientifiques (en sociologie ou en  communication) viennent montrer que les TIC  tendent plutôt à contraindre  les travailleurs avec comme résultat une augmentation de leur niveau de stress.  Force est de constater, sans toutefois tomber dans le piège du déterminisme, que les TIC induisent un ensemble de pressions supplémentaires sur le dos des travailleurs.  Les travailleurs du secteur de la santé n’y font pas exception.  Sur le plan microsociologique, on observe de manière caricaturale des individus qui sont pressés, soumis à la montre  et constamment en mode « multi-tâches ». Il y a certes des « gagnants » (les « chrono-compétiteurs »), mais il y aussi des « perdants » (qui implosent).  Ce qui conduit à voir dans le rapport que chaque travailleur entretien avec son quotidien une inégalité entre ceux qui « s’en sortent » et ceux qui « s’engouffrent », entre autres entre ceux qui « déconnectent » et ceux qui ne « déconnectent pas ».  À l’aide de témoignages recueillis auprès d’infirmières « hyper-débordées »au cours de l’automne 2011 dans un hôpital de l’Est de l’Ontario (Canada), nous allons nous intéresser,  aux différentes stratégies que ces infirmières ont mises individuellement et/ou collectivement en place pour se soustraire occasionnellement aux aléas du travail quotidien de manière à « sortir la tête de l’eau » .  Un regard spécifique sera porté au « bricolage » quotidien, aux « micro-formes » de contournement des règles  et à la « créativité » des infirmières pour « survivre » dans un environnement hyper-stressant.