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Technologies De Communication Et inégalités D'usage
Il est devenu quasiment impossible de se déconnecter des technologies de l’information et de la communication. Parce qu’elles sont des outils facilitateurs du quotidien, synonymes d’immédiateté, de sécurité, d’ouverture et d’évasion. Se tenir informé, gérer son emploi du temps, faire ses réservations et achats, se sentir en sécurité et près des êtres chers malgré l’éloignement physique, autant de raisons nous portant vers une connexion permanente. Mais cette connexion est aussi synonyme d’informations non désirées, d’appels intempestifs, de surcharge de travail, de confusion entre urgence et importance, de nouvelles dépendances et de contrôles non autorisés.
Face à cela, des tactiques de réajustement visant à reprendre la main dans la gestion de son temps et de ses occupations apparaissent. Il s’agit de conduites de refus, non pas des technologies de l’information et de la communication elles-mêmes, mais de certaines de leurs utilisations, en particulier celles qui conduisent à des excès, au branchement continu et même à des formes de dépendance ou de contrôle. Or, il s’avère que cette capacité de maîtrise des flux informationnels est très inégalitaire. Dans les organisations, il y a ceux qui ont le pouvoir de se déconnecter et ceux qui ont le devoir de rester connecté, dans la vie privée ceux qui voudraient se déconnecter de temps en temps mais n’y arrivent pas et ceux qui y parviennent, et, de façon plus générale, ceux qui possèdent les capacités cognitives et le capital culturel leur permettant d’utiliser au mieux ces technologies en particulier dans les traces qu’ils laissent et ceux qui n’ont pas les moyens d’y parvenir et en subissent les conséquences, en particulier en matière de surcharge informationnelle et de contrôle.